John Eyles, All About Jazz

The large improvising ensemble King Übü Örchestrü first saw the light of day when they recorded their debut album, Music Is Music Is (Uhlklang, 1985) in Akademie der Künste, Berlin, in December 1984. It was a sign of the times that their trumpeter Mark Charig was prevented from going to Berlin for the recording. But, with players such as drummer Paul Lytton, trombonist Radu Malfatti, cellist Alfred Zimmerlin and violinist Phillipp Wachsmann in the line-up, the music was exceptional. Two further studio-recorded albums and two live ones were released but the ensemble recorded nothing from 2003 onwards.

Now comes a reformed version of King Übü Örchestrü, a suffix „2021“ indicating that. The new version includes familiar names such as Charig, Lytton, Wachsmann, Zimmerlin, trumpeter Axel Dorner, guitarist Erhard Hirt, tuba Melvin Poore and double bassist Hans Schneider; new recruits are sopranino saxophonist Stefan Keune, who also plays in the quartet Xpact with Hirt, Schneider and Lytton, replacing the late Wolfgang Fuchs, and Matthias Muche on trombone, replacing Malfatti. Here, the ensemble is joined by vocalist Phil Minton who had previously guested with the ensemble in 2003.

Recorded live on September 27th 2021 at Dialograum Kreuzung an St. Helena, Bonn, the album comprises two extended tracks, clocking in at 27:05 and 35:06. As ever, all the ensemble’s music was freely improvised. The interactions between the ensemble members are testament to the time that they have known one another and played together. No one plays a solo in the jazz sense of the word, drowning out others and hogging the limelight. Instead, everyone seems to be listening to the others all of the time and contributing when there is an appropriate space for them. There are occasional crescendos but these arise naturally as a result of players reactions and do not sound pre-planned. In similar fashion, there are also quiet patches during which the quietest sound is audible. This is not an ensemble in which members feel they must play as much as possible to justify their existence; rather it is one in which the members have developed the same instincts and complement each other perfectly. An object lesson in free improvisation. More, soon, please.

Jean-Michel van Schouwburg, Orynx improv‘ and sounds

Après une absence d’une vingtaine d’années et le décès de son co-fondateur, le clarinettiste – saxophoniste Wolfgang Fuchs, voici que le King Übü Örchestrü renait de ses cendres à l’initiative de son autre co-fondateur, le guitariste Erhard Hirt, le quel avait quitté le navire assez tôt dans l’évolution de ce tentet consacré à l’improvisation radicale depuis 1983. Sans doute, suite à la résurgence du quartet autour duquel King Übü avait été assemblé au départ, le légendaire X-Pact, formé de Fuchs, du percussionniste Paul Lytton, du guitariste Erhard Hirt et du contrebassiste Hans Schneider, lesquels font actuellement partie du King Übü 2021, l’idée de faire revivre ce tentet exceptionnel a germé à bon escient.Il suffit d’écouter cette merveille pour s’en convaincre. Le tubiste Melvyn Poore, le violoncelliste Alfred Zimmerlin, les trompettistes Marc Charig et Axel Dörner avaient joué dans l’Örchestrü et le vocaliste Phil Minton avait été l’invité de leur dernier CD pour a/l/l. Nouveaux venus : le tromboniste Matthias Muche et le saxophoniste Stefan Keune, lui-même membre de l’actuel X-Pact. Roi est composé de deux longues improvisations collectives Roi 3 (27 :05) et Roi 4 (35 :06) . Un ancien membre du groupe a fait remarquer que sans Radu Malfatti (parti vers d’autres cieux sonores), Günter Christmann (qui a cessé de se produire en concert) et Wolfgang Fuchs (décédé), il n’y avait pas lieu de ressusciter ce groupe légendaire. Ce qui est certain c’est qu’il y a assez de membres originaux qui ont ramé toute leur vie pour jouer cette musique durant des dizaines d’années et que le contenu et l’approche esthétique d’Übü se perpétue avec un vrai bonheur. Un groupe unique en son genre. Pas de solos et d‘ «improvisations individuelles », mais une dimension orchestrale où chaque intervenant apporte des éléments, des sons, des couleurs, des bruits, des fragments de « phrases » en alternance en utilisant aussi des espaces individuels de silence, des tutti à l’unisson et des actions – réactions contrastées, pointillistes. Percussionniste du groupe, Paul Lytton offre la garantie de la discrétion question roulements de caisses, style « jeu de batterie », fracas de cymbales sauf à quelques moments choisis. De ses ustensiles percussifs et objets et cordes de guitare tendues et amplifiées , il introduit de petites touches, grattages, micro-frappes et bruissements de ses ustensiles percussifs et ses live electronics. De même, la guitare + laptop d’Erhard Hirt. Les instruments à vent se relaient et s’assemblent, grondent, sussurent, gargouillent ou suggèrent des harmonies secrètes et des clusters alors que les trois cordistes Wachsmann, Zimmerlin et Schneider nourrissent épisodiquement la pâte sonore ou impriment leurs frottements d’intensité variables dans le silence relatif. La musique est soit suspendue, s’étire, se densifie pour s’évanouir quelques secondes plus tard, ou s’exaspère. Chacun à son tour, les improvisateurs peuvent très bien apporter une fragment de phrase, un son, un timbre et cela se répond, se croise et très vite re-font un bref silence ou se retiennent de jouer jusqu’à ce que leur vienne une idée lumineuse. Ou alors le silence est presque total, afin que Phil Minton puisse émettre ses gargouillis et onomatopées improbables, vocalises – glissandi mirifiques. Pour son retour sur scène, King Übü Örchestrü se révèle être resté un très grand Örchestrü, sans aucun doute un ou „le“ modèle du genre. En fait la musique ne repose pas sur les exploits instrumentaux individuels, mais sur le jeu collectif et une très grande écoute mutuelle. Lytton, par exemple, est ébouriffant de virtuosité batteriste auprès d’ Evan Parker et Barry Guy, mais vous n’entendrez rien de cela ici, pas le moindre instant. Fantastique album de musique improvisée COLLECTIVE qui vaut vraiment le détour.

Rigobert Dittmann, Bad Alchemy

Ha, einer der zwei Compilationbeiträge des Örchestrü findet sich 1992 auf der BA XIX. Das alpenländisch+britische Jarry-vari, mit „Music is Music is …“ (1985 auf Uhlklang) als C’est moi!, hatte da schon neun Jahre Bestand. Als kleinlaute und bruitophilere Variante zu freisinnigen Blaskapellen wie der Globe Unity waren sie bis 2003 aktiv. Um keinen Deut weniger übüesk präsentierten sich, von Erhart Hirt nach 18 Jahren wieder zusammengerufen, die größerenteils kahlköpfigen und weißhäuptigen Royals zu zehnt am 27.9.2021 im Dialograum Kreuzung an St. Helena, Bonn: Mark Charig am Kornett, Philipp Wachsmann an Violine & Electronics (beide Jg. 1944), Paul Lytton (*1947) an Percussion (und mit abstrakt-expressionistischer Coverkunst), Hirt an Gitarre & Laptop, Melvin Poore an Tuba, Hans Schneider am Kontrabass (alle Jg. 1951), Alfred Zimmerlin (*1955) an Cello, Axel Dörner (*1964) an Trompete, Stefan Keune (*1965) am Sopraninosaxophon, Matthias Muche (*1972) an Posaune. Mit noch Phil Minton (*1940) als Stubenältestem und Sahnehäubchen. In polyzephaler Anarchie stellen sich alle schwarmintelligent und kommunikativ in den Dienst der Sache, die nicht mehr und nicht weniger als das spielerische Anfertigen eines pointillistischen Klangbildes – in zwei Ausführungen – anstrebt. In einem zirpenden, raschelnden, schmauchenden Stöbern in Klangmulm, tönend und dröhnend mit twangendem, pressendem, strichelndem, pfeifendem, kollerndem Vielerlei zwischen Hör- und Bodenschwelle. Mit benuckelten Mundstücken und mysteriösem Mundwerk, mikroperkussiven Machenschaften, verhuschten Kürzeln plinkender Saiten, verstopfter Röhren und gespitzter Lippen. Mit Minton als krächzendem Kobold inmitten eines Zirkels von tröpfelnden und windigen Naturgeistern, die einmal tumultarisch aufmucken, aber dann weiter pfiffig ihre Klangschätzchen bebrüten und bedörnern. Der zweite Set tutet blecherner, kratzt saitiger, gickst, gackst, schmatzt und plörrt aber letztlich doch ähnlich minimiert. Minton zwitschert als Vögelchen, es unkt, quarrt, schnüffelt, krabbelt im Biotop, das dann bis auf ein paar Luftblasen ganz zum Erliegen kommt, die Tuba laicht, Wachsmann fiedelt Picoletto. Als Teil einer allgemeinen klingenden Vitalität, der Minton ein zaunkönigliches Krönchen aufsetzt. Ein zweiter Minutenschlaf stillt das bis auf Atemzüge, bis ganz zuletzt die klangbröselige Beinahestille nochmal in einem Tumültchen crescendiert. Ich vermute, wir sind hier näher bei Morgenstern als bei Goethes morbiden Wipfeln.